Histoire d'Huriel

L'histoire de la ville

Huriel est une ancienne ville close et baronnie, qui fut autrefois un lieu militaire stratégique qu’utilisèrent les Bourbons. La commune conserve aujourd’hui deux vestiges de son histoire : un donjon seigneurial et une église, jadis siège d’un prieuré bénédictin. Ces édifices remarquables, tous deux des XIe et XIIesiècles, sont classés monuments historiques. Huriacum fut d’abord villa gallo-romaine et, dès l’époque carolingienne, il est question d’une vigerie ce qui suppose l’existence d’un castrum primitif. Les premiers seigneurs apparaissent vers l’an 1000. Trois grandes familles ont possédé Huriel jusqu’à la Révolution.

Des périodes clés pour la ville

Le premier seigneur recensé est Humbaud le Vieux, mentionné dans les chartes du prieuré de la Chapelaude en 1059. Mort en 1090, on attribue à ce vénérable seigneur l’édification du château fort d’Huriel comprenant le Donjon de la Toque. Lui succéderont Humbaud le Jeune, Hélie, Hugues, Audebert et Humbaud III.

Les Humbaud protègent le prieuré de la Chapelaude qu’ils comblent de bienfaits, battent monnaie, et leur château devient une forteresse stratégique lors des combats qui opposent Richard Cœur de Lion à Philippe-Auguste.

La fille de Humbaud III s’est mariée avec Ebbes de Déols (1220 – 1250). De cette union sont nés quatre enfants dont Marguerite qui, mariée à Roger de Brosse, fera passer la seigneurie dans cette puissante famille en 1265. Parmi les illustres seigneurs d’Huriel portant le nom de Brosse on peut citer :

  • Louis 1er de Brosse (1339 – 1356) mort à la bataille de Poitiers.
  • Pierre III de Brosse (1387 – 1422), auteur du magnifique mausolée familial dans l’église Saint Martin d’Huriel (tombeau, gisant, épitaphe… ) aujourd’hui disparu.
  • Jean 1er de Brosse (1375 – 1433)

Jean de Brosse 1er
Jean 1er de Brosse est le seul personnage à relier Huriel à l’Histoire de France. Illustre seigneur de la famille de Brosse qui a régné sur Huriel de 1265 à 1478, né dans le château de la Toque en 1375, ce héros a connu une brillante carrière qui mérite d’être succinctement contée.

Formé au combat en suivant les campagnes de Louis de Sancerre, Jean de Brosse s’était par la suite consacré essentiellement à l’administration de ses terres de Boussac, d’Huriel et de Sainte-Sévère. Mais en 1422, quand le roi de France Charles VII décida de recruter des soldats prestigieux à l’effet de mettre fin à l’occupation anglaise, de Brosse fut recommandé par ses pairs. Le voilà incorporé à l’état-major de l’armée royale en compagnie d’illustres chevaliers dont les noms ont traversé les siècles : La Hire, Dunois, Xaintrailles, Jacques de Chabannes… Quatre ans seulement après sa nomination, Jean 1er de Brosse est fait maréchal de France.

C’est dire si ses qualités de stratège et de commandant étaient à la fois grandes et reconnues. C’est à partir de 1429 que la vie de Jean de Brosse devient celle d’un héros, car avec ses compagnons d’armes, il va rejoindre Jeanne d’Arc et participer à l’épopée de celle-ci, devenant en particulier le principal artisan de la délivrance d’Orléans, après un siège mémorable. La considération qu’on lui voue est telle qu’il accompagnera Jeanne d’Arc lors du sacre du roi, à Reims le 17 juillet 1429, où –honneur suprême- il aura le privilège de porter la Sainte Ampoule. Mais revenu à Paris, Charles VII entre dans une phase confuse : doutes, trêves, intrigues, licenciement d’une partie de l’armée… De Brosse n’en a cure et poursuit sa mission au service de la France aux côtés de Jeanne d’Arc. Hélas, celle-ci, victime de traîtres au service de la coalition anglo-bourguignonne, va être livrée au martyre et connaîtra le bûcher tragique du 30 mai 1431, auquel Jean de Brosse assistera, impuissant…

Lassé et déçu des tergiversations du roi, de Brosse âgé de 58 ans, décide alors de mettre fin à sa carrière militaire et de se retirer en son château de Boussac, où il meurt en 1433. Vingt ans plus tard, « l’Anglais sera définitivement bouté hors de France ».

À la fin du règne des de Brosse, par le biais de successions et de partages, la terre d’Huriel passa aux mains des Hurault de Cheverny, des Champeau, des Lelièvre de la Grange, pour échoir à la famille de Bartillat en 1673.

À Etienne Jehannot de Bartillat, succédèrent Nicolas Jehannot, Joachim Jehannot, Louis Joachim et enfin François Jules. Etienne Jehannot (1610 – 1701) devint secrétaire du roi Louis XIV, conseiller au Grand Conseil et garde du trésor royal. De son riche passé médiéval Huriel a conservé trois monuments historiques.

Vestige du château fort initial, il demeure le symbole de la ville d’Huriel. Connu sous l’appellation de « la Toque », nom venant du toit en forme de coiffe supprimé en 1903, il est en parfait état de conservation et a subi en 2022, une restauration majeure qui lui permettra d’atteindre la célébration de son millénaire en 2090.

C’est un chef d’œuvre de l’art Roman. Sa construction relève d’une architecture de l’école de Clunny. A l’intérieur, sont remarquables des fresques du XIVe – XVe Siècles, un tableau attribué à l’école du peintre Le Guerchin, une grille en fer forgé, classée du XIIIe Siècle.

C’est un ancien prieuré bénédictin qui dépendait de l’abbaye de Déols (Indre) elle-même sœur de Clunny. Il est mentionné dans une bulle papale en 1115. Ayant subi beaucoup de vicissitudes au cours de son histoire il a failli disparaitre avant d’être racheté et superbement restauré en 2014 par des propriétaires privés.

C’est le titre d’un roman de George Sand dans lequel les principaux personnages portent le nom patronymique d’Huriel (« mon père, natif du bourg nommé Huriel, d’où il a pris son nom… »). Le thème des Maîtres-Sonneurs, outre son intérêt littéraire et musical, est aussi le support d’un chemin de randonnée qui permet de suivre précisément les pas des héros de George Sand.
Depuis une trentaine d’années les collectivités locales et des associations exploitent avantageusement cet atout culturel et touristique.

Huriel a longtemps été le siège d’un important vignoble comptant jusqu’à 1200 hectares de vignes en 1886, avant la catastrophe du phylloxéra, il a complètement disparu (ou presque) depuis les années 70 – 80, les vignerons locaux ayant cédé depuis longtemps aux sirènes… Des usines montluçonnaises apparues à la fin du XIXe siècle.

Depuis la quasi-disparition de la vigne, la population d’Huriel est devenue essentiellement ouvrière et résidentielle. Il ne reste qu’un seul viticulteur professionnel, au domaine du Champ de la Ronde.

Les municipalités successives se sont tournées vers des réalisations susceptibles d’accueillir une population nouvelle en créant un plan local d’urbanisme favorisant à la fois la construction individuelle, les lotissements, les logements sociaux locatifs et la réhabilitation du bâti ancien. Malgré la disparition progressive des services publics, il en résulte une augmentation constante des habitants (2700 pour l’ensemble de la commune en 2023), qui apprécient l’offre éducative (écoles maternelle et primaire, collège), l’offre de santé (création récente d’une maison de santé), le projet d’habitat inclusif à l’attention des personnes âgées et l’importante vis associative.


Malheureusement le commerce local souffre grandement de l’implantation des unités de la grande distribution situées en périphérie de Montluçon, à seulement 10km.

Sources

  • « Huriel, pages d’histoire locale » Abbé Duteil 2011.
  • Association « Huriel au fil des siècles ».
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