Une vie spirituelle
À l’origine, le prieuré comptait douze moines, dont le prieur. Il comportait une église prieurale, mais aussi des bâtiments logeant les moines avec leurs salles de réunion : réfectoire, dortoir, salle de capitulaire (relatif à un chapitre de chanoines ou de religieux) et cloître (partie d’un monastère formée de galeries couvertes entourant une cour ou un jardin).
Malheureusement, les archives, notamment les terriers, n’ont guère laissé de trace quant à la vie spirituelle des moines. Par contre, elles regorgent de détails concernant « les rentes, revenus, corvées, diximes de terrage, tailles, chauffages, champarts et autres droits et devoirs », comme autant d’us et coutumes en vigueur à l’époque.
Le déclin
L’affaiblissement de l’abbaye-mère de Déols entraîna le relâchement et le dépérissement au sein de ses filiales. Ainsi, en 1569, quand le géographe Nicolas de Nicolay visita le prieuré, il fit le constat suivant : « À Huriel, église et logis prieural, qui ont été fort beaux, tout y est ruiné et désert, voir qu’il n’y a plus audit logis, ni portes, fenêtres, ferrures, gonds… ».
En 1779, Jehannot De Bartillat, qui possédait la terre d’Huriel, racheta le prieuré et ses dépendances, mais les années révolutionnaires en achevèrent le déclin. De successions en héritages, ce remarquable témoin du patrimoine historique de la ville d’Huriel connut de nombreuses vicissitudes jusqu’à sa superbe restauration, en 2016, par les soins de Monsieur et Madame Lagrande.
Le prieuré est resté sous dépendance de Déols jusqu’à la révolution.
Un point de passage pour les pèlerins
Avec le temps, il est très vraisemblablement devenu un point de passage important de pèlerins se rendant à Compostelle, sur l’axe Vézelay-Saint-Léonard de Noblat. En effet, bien que rarement mentionné sur les itinéraires dits « du Bourbonnais », Huriel fut, à n’en point douter, une étape sur un tracé qui reste à définir, ce que viennent corroborer : un prieuré d’obédience clunisienne, un hôtel-Dieu, une maladrerie, un cimetière de pèlerins. On notera encore une chapelle Saint-Roch (patron des pèlerins) dans l’église Saint-Martin du Château.
L’absence de tout vestige archéologique laisse à penser que ce cloître n’était qu’une simple construction en bois.
C’est aujourd’hui une habitation privée.
Sources
- Sources : Huriel Au Fil Des Siècles, brochure